mercredi 21 mars 2007

Rien

Rien.
Il n’y a rien dans l’âme humaine qui ne soit perverti par la peur.
De soi-même.
Mais comment avoir peur de soi-même, à moins d’être un autre ?
Des autres.
Mais que sont les autres sinon l’idée que l’on s’en fait, comme une projection de soi-même ?
De la fin.
Mais comment avoir peur d’une fin si c’est vraiment une fin ? Comment avoir peur de rien, s’il n’y a rien, pas même la conscience du rien ?
Me le direz-vous, à la fin ?!
S’il y a de la peur, il n’y a pas de néant.
D’un dieu, alors ?
Mais comment avoir peur d’un dieu, s’il n’est un dieu mauvais, laid, méchant, cruel, pervers et monstrueux ?
Là, d’accord, je veux bien avoir peur.
Mais vous rendez-vous compte à quel prix, frères humains ?
Il faudrait incendier la planète tout entière pour rectifier l’abyssale méprise. Et encore…

Je marche dans la plaine en longeant des forêts qui se courbent, se bousculent et qui hurlent et qui gémissent. Je suis effrayé.
S’il n’y avait ces arbres, je ne verrais ni n’entendrais ce vent.
De quoi ai-je peur alors ?
Des arbres ou du vent ?
Je n'en sais rien.
Si.
Je crois que j’ai peur de rien…Et c'est ce qui m'effraie.